« La vie, c'est long. Il y a un moment où vous accumulez trop de souvenirs. Alors, vous ouvrez une trappe et les plus douloureux disparaissent. Vous l'oublierez, vous verrez. »
Un roman sur la recherche d'une place, sur l'enfer des classes préparatoires françaises, sur le suicide et ses conséquences. J'ai mis un peu de temps à être séduit pour finir par le lire d'une traite et être complètement happé par l'histoire. Poignant.
Je n'ai pas pu lâcher ce livre, je l'ai lu d'une traite emporté par ce récit, cette vie qui défile à toute allure sans que la narratrice ne vive vraiment, ces événements choquants qui chamboulent soudainement toute un existence. Un récit unique et hantant.
Rarement lu un livre faisant preuve d'autant de mauvaise foi, tant son auteur abuse d'arguments cycliques pour justifier son raisonnement et de raisonnements poussés à l'absurde pour diaboliser tout ce qu'il juge ne pas convenir à sa vision du monde. Le livre est de plus rempli d'attaques ad hominem purement gratuites envers toute personne que l'auteur fustige. Je n'ai donc pas été étonné de découvrir au fur et à mesure que l'auteur était tout à la fois décroissant et collapsologue, un duo gagnant quand il s'agit de déformer toute autre vision du monde. Dieu merci, cet essai ne faisait que 200 pages.
Un livre extrêmement intéressant qui permet de découvrir le personnage de Freud dans toute sa complexité. J'ai grandi en ayant de sérieux doutes sur le complexe d'Oedipe et pas mal de discussions avec des psys à travers le temps, et la vision Freudienne m'a toujours parue extrêmement étrange et démagogique. Ce livre démontre à quel point Freud a plié l'histoire de façon à se forger en figure mythique qu'il est devenu, et plus dramatiquement à quel point il a déformé la réalité de ses résultats en faussant totalement ses données de façon à pouvoir faire croire à une vision empirique des choses. Heureusement que tous ses successeurs n'ont pas suivi le même chemin.
Je suis tombé sur ce livre par hasard à la Foire du Livre de Bruxelles, et il m'avait intrigué. Je l'ai dévoré d'une traite en l'espace d'un jour, et j'avoue au final rester sur ma faim, non par un manque de qualité, mais bien de quantité. Le livre était magnifiquement bien écrit, d'une honnêteté brutale dès les premières pages (même par moments légèrement gênante), abordant des thèmes assez difficiles mais avec une facilité déconcertante et une sorte d'innocence voir de naïveté infantile extrêmement touchante. J'ai trouvé dans ce livre une richesse d'écriture en même temps extrêmement simple, directe et franche, même désarmante de vérité à certains moments. Une belle découverte, je m'en vais d'ailleurs attaquer [b:Celui qui est digne d'être aimé 33825424 Celui qui est digne d'être aimé Abdellah Taïa https://images.gr-assets.com/books/1483981047s/33825424.jpg 54748624] dans la foulée.
La Médiocratie m'avait attiré par son titre, il m'a renversé par son contenu. Je n'avais jamais vu un livre confrontant autant les failles de notre système, ses corruptions, ses tromperies que dans celui-ci. Et tout y passe, de nos entreprises et de leur fonctionnement aux ONG, en passant par l'organisation du pouvoir démocratique et ses divers passes-droits. Une démonstration globale de cette machine à l'homogénéisation du monde qu'est devenu notre société, allant pourtant sans doute un peu trop dans la globalité car là où la première moitié du livre soutient le propos, on se perd en rapports avec le propos dans la seconde moitié. Si le monde vous enrage déjà peut être vaut-il mieux éviter ce livre, sinon il apporte des pistes de réflexion très intéressantes.
“Les experts appointés des CA ne comprennent souvent rien aux enjeux de leurs institutions et que c'est au prix de leur insubordination que les employés sous-payés par ces structures arrivent à tenir”
Une vision de l'Amerique dans toute sa complexité et ses contradictions, et en ombré chinoise une critique de notre vieille Europe engoncée dans son passé. Bien que ce livre date un peu, il permet de comprendre aussi pourquoi l'Amerique s'enfonce à ce point désormais dans la folie la plus totale.
J'ai énormément d'admiration pour le combat de Caroline Fourest depuis des années contre le racisme, l'homophobie, l'intégrisme ainsi que pour ses réflexions et son courage. En écho à [b:The Once and Future Liberal: After Identity Politics 34323539 The Once and Future Liberal After Identity Politics Mark Lilla https://i.gr-assets.com/images/S/compressed.photo.goodreads.com/books/1503305009l/34323539.SX50.jpg 55385176], elle affiche ici le pendant européen des dérives de la politique d'une gauche identitaire qui ne fait qu'alimenter une extrême droite qui enfle de plus en plus et empêche la tenue du moindre débat tout en offrant une autoroute aux intégristes de tout bord. Le tableau est triste à voir pour toute personne convaincue comme moi par l'universalisme, et ne présage rien de bon. Je suis juste attristé de voir qu'au delà du constat, les solutions proposées ne se résument qu'à la conclusion bien qu'elles soient de bon sens : continuez à soutenir les valeurs de l'universalisme et la mixité culturelle, face aux intégristes de tout bord et contre toutes les accusations dénuées de sens.
J'ai enfin pu lire ce témoignage que je cherchais depuis des années. Pierre Seel est un des rares rescapés homosexuel de l'horreur des camps nazis et son récit est terrifiant. Au delà de l'horreur nazie, Pierre Seel raconte la continuité de son oppression même après la Libération, et cette vie cachée et honteuse qu'ont du endurer tant d'homosexuels ne pouvant faire part de l'horreur de leurs supplices. On ressort de ce récit avec énormément de tristesse et de compassion pour cet homme qui a tant traversé et a du tellement se battre encore pendant tant d'années. Et tellement de rage de voir se perpétrer l'homophobie et empêcher de pouvoir rendre hommages à ces oubliés de l'histoire...
J'avais souvent entendu parler de Ted Chiang, surtout depuis la sortie du film The Arrival et je peux clairement dire que toutes les éloges étaient largement méritées. Ce recueil de nouvelles est de la hard science-fiction qui pourra à quelques occasions être complexe à aborder mais reste dans son ensemble relativement extrêmement intéressant. Chaque nouvelle est unique en son genre, surprenante à chaque fois, j'ai crû souvent venir voir le twist final pour à chaque fois être extrêmement surpris.
Mes nouvelles favorites du recueil (même si elles sont toutes formidables) sont :
- L'histoire de ta vie: forcément révélé par le film, l'écriture est magnifique, intéressante, prenante et invite à réfléchir à notre vision du temps et s'il est possible de le voir autrement
- L'enfer, quand Dieu n'est pas présent: un questionnement sur la foi aveugle, sur la cruauté d'une divinité, la valeur du pardon, la recherche d'un inconnu terrifiant, ...
- Soixante-douze lettres: revisite la légende du Golem juif dans une dystopie différente où les golems seraient devenus parts de la technologie. Aussi une grande interrogation sur la difficulté du travail, l'automatisation, la place des corporations et l'eugénisme
- Aimer ce que l'on voit: pourrait-on alterner nos cerveaux de manière à ne pas percevoir la beauté? C'est la question centrale de cette nouvelle, qui fait intervenir tous les points de vue et nous laisse seul face à cette question et des milliers d'arguments.
Comme cette SF m'avait manquée ! Des batailles spatiales, des complots, des intrigants et le sort d'un empire galactique aux mains d'un homme du 20ème siècle ! A une époque trop versée dans les dystopies déprimantes, ce vieux récit aux allures de Space opéra rappelle le souvenir d'une science fiction optimiste où l'homme a pris son élan vers les étoiles et exploré l'univers, et ça fait énormément de bien. Bien sûr le récit a les écueils de son temps, souvent fort stéréotypé mais j'avais oublié à quel point j'avais grandit entouré de tels récits et le souvenir et les rêves qu'ils avaient laissé en moi...
De la très bonne science-fiction qui interroge sur le racisme, le basculement d'une société, les choix cornéliens et nos balances morales. Une histoire qui provoque beaucoup de questions et force à s'interroger sur nos réactions et sur les choix que nous pourrions être amenés à faire et leurs conséquences.
Très bonne découverte grâce à un blogueur SFF, premier livre des éditions Belial pour moi. Une histoire de voyages temporels, d'amour aussi à travers les années et de mystères littéraires. C'est prenant et ça se dévore à pleine vitesse, je recommande !
Pas mon favori bien qu'intéressant, ce livre questionne sur la place de l'espèce humaine au sein du monde et son importance. Il montre aussi cette part de cruauté que l'on voit trop souvent, et exerce un jugement puissant.
Récit glaçant d'un père, d'une enfance violée, d'une vengeance et de l'aveuglement meurtrier des adultes face aux monstres.
Nouvelles aventures de John Gordon, tout aussi prenant mais un peu moins bien que le premier tome et surtout une fin trop abrupte et pressée à mon goût, dommage
Extrêmement long et lassant, raconte les derniers jours de Rimbaud à travers les yeux de sa sœur catholique dévote. On en apprends un peu sur la famille mais le tout est d'un ennui terrible.
Plongée dans la tête d'un adolescent un peu perdu et déraciné, ballotté entre sa découverte de lui même et ses parents trop éloignés. J'ai été rapidement transporté et attaché à ce narrateur perdu dans le flot de ses pensées, et j'ai dévoré ce livre à toute vitesse.
“J'ai peur de ressembler à ma mère, j'ai peur d'avoir écrasé mon cœur sous la même pierre.”
― Nina Bouraoui, Avant les hommes, p. 10
Une femme qui a tué son mari vient se confesser la veille de la prescription du crime, faisant face a un commissaire qui refuse de l'arrêter. J'ai dévoré d'une traite ce roman, j'ai retenu mon souffle, j'ai crié, j'ai paniqué, j'ai eu les larmes aux yeux et l'envie de prendre cette femme dans les bras. J'ai vu toute la scène se dérouler en huis clos théâtral magnifique, émouvant et unique. Un texte splendide et unique empli d'humanité.
Un conte très bien écrit (surtout à 19 ans) mais un tout petit peu trop bref et abrupt
J'ai eu beaucoup de mal avec ce livre au début, de la curiosité au milieu, et les larmes aux yeux d'émotion à la fin ❤️
Un uppercut. Je ne sais pas comment décrire autrement ce roman qui nous plonge dans l'horreur du bizutage d'une école privée anglaise du début du 20ème siècle. Tout y est: des jeux de pouvoirs malsains, la lâcheté de ceux qui les permettent, le directeur qui détourne le regard pour le bien de l'institution, la masculinité toxique et ses conséquences meurtrières. Je l'ai lu d'une traite, comme une version maudite du Cercle des Poètes Disparus. Un roman d'une rare violence psychologique mais qui détruit ce satané idiome de « Boys will be boys ».
Début d'une grande saga fantastique très intéressante, peuplée de magie, de dragons, d'un univers morcellé et de secrets de races antiques disparues. Intriguant bien qu'un peu chaotique au début, on finit par accrocher au récit et aux personnages. Impatient de découvrir la suite !