4ème tome de la série, sans doute pas le meilleur, je n'ai pas retrouvé le rythme et l'accroche que j'avais eu sur les 2 premiers tomes. La mécanique romanesque fonctionne bien et cela se laisse lire agréablement, même si la fin laisse certains points en suspens, sans doute pour préparer le prochain livre.
Le seul intérêt de ce livre est que l'action se déroule en terrain connu puisque j'habite à 5km De Perrier où l'auteur situe l'action de son roman.
Mais l'intrigue policière est sans intérêt et peu crédible, les personnages pour la plupart caricaturaux et le style très coincé.
Bon point de départ de ce 1er tome d'un diptyque annoncé, à savoir la survenue, possible, d'un accident dans une centrale nucléaire française. L'histoire se focalise surtout sur la vie dans les camps de réfugiés en Suède où sont évacués français et européens de la zone irradiée. Cette inversion des rôles par rapport aux camps de réfugiés qu'on connaît est intéressante et la tension qui s'installe dans ces camps est crédible. Par contre je trouve dommage de passer totalement sous silence l'organisation des secours sur place, et d'évoquer à peine les conséquences locales de l'accident. de plus aucun personnage vraiment sympathique à qui s'attacher, le dessin, notamment des visages, n'aide pas.
Par rapport aux trois titres existants pour la traduction, Trois hommes sur un vélo est sans doute le moins bien approprié. On retrouve bien en effet 3 hommes, anglais, les mêmes héros que dans Trois hommes dans un bateau du même auteur (et bien plus connu), qui décident de s'offrir une “balade”, sans leurs femmes, en Allemagne. Ils font bien sûr du vélo, ce qui donne lieu à quelques réflexions amusantes sur le sujet, mais il voyagent aussi en train, en bateau ou en calèche.
Ce récit humoristique est surtout l'occasion de comparer et souvent de se moquer des moeurs et usages anglais et allemand au tout début du XXème siècle. Pas désagréable même si c'est forcément daté.
Un mot d'abord sur la forme : gros pavé de presque 500 pages, dessiné en noir et blanc, la mise en page utilise principalement des pages à 6 cases, et quelques planches grands formats. L'ensemble se lit assez facilement, mais les séquences “d'interview” sont très statiques, très verbeuses et donc assez indigestes à mon goût, d'autant qu'on a du mal à identifier les intervenants.
Côté fond, il s'agit donc d'une enquête sur le réchauffement climatique, ses origines principalement humaines et ses conséquences. On trouve une alternance d'interview de scientifiques et spécialistes, et des passages plus personnels. Cela manque parfois d'infos sur les sources des éléments présentés, mais n'enlève rien à la force du propos plutôt pessimiste et alarmiste. le plus effrayant est de constater que près de 15 ans après la parution de ce livre, les faits ne font que confirmer les prévisions, et surtout de voir la quasi absence d'actions efficaces entreprises, et l'absence de ces sujets dans le quotidien médiatique et politique. Et rien ne laisse imaginer que l'auteur se trompe quand il dit en conclusion que nous “accomplirons ce changement dans de mauvaises conditions, contraints et forcés par les circonstances et bien trop tard”
4ème album depuis que Franquin a repris la série Spirou des mains de JiJé (Joseph Gillain), cet album présente une histoire complète, avec un dessin qui s'affirme mais n'est pas encore parfait à mon goût, il continuera de s'améliorer sur les albums suivants.
Le scénario est correct, mais cet album charnière vaut surtout pour l'appartion de personnages mythiques de la série : Zantafio, le double maléfique de Fantasio, la journaliste Séccotine, et enfin et surtout le célèbre Marsupilami, animal totalement imaginaire, mais tellement attachant. Quand Franquin passera la main, c'est d'ailleurs le seul personnage dont il garde la “propriété” et qui n'apparaitra presque plus pendant de nombreuses années.
Les éditions Mareuil viennent de rééditer les mémoires de Jean-Paul Ollivier, parues initialement en 2011, et légèrement mises à jour. Pour les moins jeunes Jean-Paul Ollivier a été une voix journalistique incontournable du cyclisme en général et du Tour de France en particulier.
Le livre s'intitule Paulo la science, surnom donné au journaliste en raison d'une mémoire encyclopédique sur les cyclistes, de leur biographie à leur résultats détaillés, et sur les courses. le sous-titre “Mémoires”, peut se comprendre au sens d'autobiographie, puisqu'il s'agit bien de cela, mais aussi mémoire des coureurs.
Dans les premiers chapitres JP Ollivier revient sur sa jeunesse bretonne, à Concarneau, ses premiers pas journalistiques à RFI Djibouti dans le cadre de son service militaire, jusqu'à son entrée au service des sports d'Antenne2 où il fera ensuite toute sa carrière, tout en écrivant moult livres sur le sport et le cyclisme en particulier. C'est d'ailleurs l'essentiel de la suite du livre où il revient plus ou moins longuement sur ses légendes cyclistes et les relations qu'il a pu entretenir avec eux, ainsi qu'avec ses confrères ou quelques hommes politiques.
Pas de scoop ou d'inédits, surtout des rappels sur des champions d'antan, qui rappelleront des souvenirs aux moins jeunes, dans un français soutenu. L'occasion aussi de voir à quel point cet homme a sur créer et entretenir de solides relations d'amitié avec ceux qu'il a côtoyés.
Ce court livre est une pièce de théâtre, dont le point de départ annoncé en 4ème de couverture est plutôt intéressant, sur le sujet du réchauffement climatique auquel je suis sensible, et propose une proche anticipation de notre futur (2029) où les enfants du monde se révoltent face à l'inaction des adultes. La scène se passe dans la maison d'une famille où les 2 enfants ado vont tenter de convaincre leurs parents de rejoindre le mouvement de révolte en cours.
Mais la méthode employée par ces ados est assez désagréable. Leur argumentation est très pauvre et les dialogues sonnent faux. Les indications de mise en scène sont imprécises, fluctuantes comme la “chaleur” dans la pièce que ne semblent même pas ressentir les membres de la famille, voire incohérentes (la télé dont le son est coupé après quelques pages mais qui émet “une musique de flash spécial” un peu plus loin). Enfin la solution proposée par ces jeunes est plus que floue et utopique.
Alors oui il faut agir, et vite, mais pas sûr que cette courte pièce puisse convaincre qui que ce soit.
Comme l'indique mes remarques précédentes et ma note de 2 étoiles, je n'ai pas aimé ce livre.
Pour cette agréable anthologie sur le Tour de France cycliste, Benoît Heimermann a sélectionné des textes auprès de journalistes, écrivains et autres essayistes qui ont avec plus ou moins de bonheur chroniqué ou raconté leur vision de cette course. Tous les textes n'ont pas la même qualité, j'ai retrouvé nombre d'auteurs connus, d'autres moins mais c'est toujours une bonne occasion de les découvrir. D'autant que le livre est complété par une belle bibliographie sur le thème.
Lors de la diffusion d'un documentaire sur Emile Ajar, alias Romain Gary, j'ai découvert et apprécié ce dédoublement d'auteur , d'autant que Romain Gary a réussi a obtenir le prix Goncourt sous son nom, puis sous le nom d'Emile Ajar, avec ce livre en en 1975.
Je me suis donc dis qu'il fallait lire ces 2 romans Goncourés(!), et c'est celui là que j'ai lu en premier.
Surprise dès les premières pages : je m'attendais à un roman sérieux voire ampoulé, Goncourt oblige, et on découvre un texte écrit avec le langage oral d'un petit parisien arabe des années 70, pleins de fautes (volontaires) de syntaxe, d'orthographe et d'expressions. Une part du charme et de l'humour de ce livre tient en grande partie à cette langue. le livre s'ouvre sur “la première chose que je peux vous dire c'est qu'on habitait au sixième à pied” qui situe le style.
L'histoire tient en quelques mots : Mohammed, dit Momo, 10 ans (il apprendra plus tard qu'il en a en réalité 14), arabe, fils de pute (au sens littéral) vit avec d'autres enfants chez Mme Rosa, ancienne prostituée, juive, qui recueille et élève ces enfants que leur mère ne peut ou ne veut élever. Mais Mme Rosa est très malade et va bientôt mourir. Momo nous raconte donc, avec ses mots,sa relation avec Mme Rosa, sa perception de la vie, la vie dans le quartier avec des voisins hauts en couleurs (le docteur Katz, les frères Waloumba, la travestie Mme Lola, Monsieur Hamil, ...), la déchéance progressive de la vieille juive et son accompagnement jusqu'à sa mort dans son “trou juif”.
Avec beaucoup d'humour, souvent noir, Romain Gary aborde des thèmes qui lui semblent chers : le racisme, avec en point d'orgue la scène hilarante du père arabe de Momo qui cherche à récupérer son fils, à qui Mme Rosa fait croire qu'il a été élevé comme juif, et qui en meurt; la déchéance et la vieillesse, à travers les maladies de Mme Rosa (“Son organisme ne valait plus rien, et quand ce n'était pas une chose, c'était l'autre”); le droit à mourir, avec une scène clé où Momo demande au docteur Katz d'abréger la vie de Mme Rosa (“Dites, est-ce que vous ne pourriez-pas l'avorter, docteur, entre Juifs?”) au “nom du droit sacré des peuples”.
Jean-Marc Jancovici est ce qu'on peut appeler un influenceur climatique, très présent dans les médias ou sur les réseaux sociaux (c'est là que je l'ai découvert) , et sa parole fait de plus en plus écho et sens face aux événements actuels.
J'ai donc eu envie de lire cette BD, qui rencontre d'ailleurs un beau succès d'édition.
Commençons par le négatif qui m'a fait enlever une étoile sur ma note : certains argumentaires semblent biaisés et en particulier celui sur le nucléaire qui minimise au maximum les impacts de ce moyen de production, que ce soit en utilisation normale et surtout en cas d'accident, même si comme le rappelle l'auteur, ces accidents sont très rares.
J'ai quand même beaucoup apprécié l'essentiel du contenu, beaucoup d'informations qui permettent d'ouvrir les yeux et de mieux comprendre la relation qu'on entretient au quotidien avec l'énergie, notre totale dépendance, avec tous les impacts que cela peut avoir. L'ensemble fait peur (ou alerte pour être plus positif) et est plutôt pessimiste sur les solutions possibles. Je retiens en particulier le principe connu des petites marches.
Le tout est bien illustré par Christophe Blain, connu notamment pour ses albums Quai d'Orsay, qui propose un dessin assez épuré, presque sans décor, qui tend vers la caricature et la parodie, dans des pages ouvertes sans case, facile à lire.
Je ne suis pas (encore) un lecteur régulier de Michel Bussi, ce n'est que le 2ème après Mourir sur Seine que j'avais bien aimé. Mais je dois reconnaitre que l'auteur sait construire une intrigue prenante, au suspens permanent, et en renvoyant le lecteur de fausses pistes en vrais indices.
Maddi, médecin et mère célibataire, perds son fils Esteban de 10 ans sur une plage du pays basque dans des circonstances troubles. 10 ans plus tard elle découvre un enfant de 10 ans, Tom, qui est le sosie exact de son fils disparu. Sauf que celui-ci aurait 20 ans. Tom va devenir peu à peu son obsession, et va peut-être même virer en pure folie.
L'auteur essaye de nous emmener sur la voie du mystique et de la réincarnation. Et en bon cartésien j'ai cherché tous les long du livre une explication rationnelle mais sans pouvoir l'anticiper, grâce (ou à cause) de révélations distillées progressivement.
Les personnages sont plutôt crédibles et fouillés, le décor (St Jean de Lutz, puis le massif du Sancy) bien rendu et fidèles à la réalité, d'autant que je connais bien Murol et ses environs.
Une bonne lecture.
La vie mode d'emploi, roman foisonnant de Georges Pérec de plus de 500 pages a été écrit en presque 10 ans (1969-1978). Et à le lire on comprend pourquoi il a fallu tant de temps à son auteur pour rédiger un tel livre.
G Pérec est une des figures de proue de l'Oulipo, l'OUvroir de LIttérature POtentiel, groupe littéraire fondé en 1960 par Raymond Queneau et dans lequel il entrera en 1967. Les écrivains de ce groupe rédigent des livres en se fixant des contraintes syntaxiques ou narratives. L'exemple le plus célèbre est sans doute le roman de Pérec, La disparition, écrit sans utilisation de la voyelle ‘e' (lipogramme), ou son contraire Les Revenentes (1972), où le ‘e' est cette fois la seule voyelle autorisée. Ces contraintes qui peuvent paraître artificielles ou limitatives obligeaient les auteurs à créer de nouvelles formes d'expression et donc à faire montre de créativité.
La vie mode d'emploi, chronique d'un immeuble parisien et de ses occupants sur plus de cinquante ans, est écrit avec ces jeux de contraintes. On n'est pas obligé de les connaître avant de débuter la lecture de ce livre, mais elles apparaissent assez rapidement aux yeux du lecteur qui finit même par les chercher. On peut citer notamment le plan du livre, en 99 chapitres, où l'ordre de présentation des appartements correspond au trajet d'un cavalier (qui se déplace en L) sur un échiquier constitué du plan de l'immeuble vu comme un carré de 10*10 ‘cases'.
Le livre est construit façon puzzle où chaque appartement, voire chaque pièce(!), est décrite tour à tour (une par chapitre), avec des descriptifs détaillés des lieux, de leurs occupants et des histoires auxquelles ils sont liées; peu à peu le lecteur reconstitue une belle vue d'ensemble. Le puzzle est d'ailleurs le thème de l'une des histoires les plus étoffées du livre, celle de Gaspard Winckler chargé de créer des puzzles à partir des aquarelles peintes par Bartlebooth, riche amateur de peinture et de puzzles, et qui passera sa vie à les reconstituer puis à les détruire selon un protocole très précis.
Le livre est aussi un empilage gigogne d'histoires : les appartements visités sont minutieusement décrits, et tous contiennent des peintures ou illustrations, à leur tour minutieusement décrits, quand eux-même ne contiennent pas des livres ou tableaux à décrire... G Pérec mélange ainsi les récits, les fables, les contes, les escroqueries, les enquêtes, les heurs et malheurs des habitants de ce petit monde ou de personnages connexes.
Ce livre est un joyeux fourre-tout, livre-puzzle, livre-gigogne, livre-brocante, livre-manège de la vie qui visite cet immeuble de la cave aux greniers.
En synthèse on pourrait dire qu'il s'agit de fantasy fantaisie
Fantasy signifie en anglais imagination, et désigne ainsi la littérature “imaginaire”. Toute la fiction est bien entendu imaginaire, mais la fantasy est la littérature dont les histoires se déroulent dans des mondes ou des pays imaginaires. L'exemple le plus populaire est le Seigneur des anneaux, de JRR Tolkien. Dans son monde, La terre du milieu, vivent des humains mais aussi des hobbits, des elfes, des ogres, des sorciers, des nains et des monstres plus ou moins hideux et/ou dangereux. Tout ce petit monde vit des aventures faites de quêtes, de voyages et de combats.
John Lang, auteur du Donjon de Naheulbeuk, breton né en 1972, a forcément lu ces classiques de la fantasy. Mais il est avant tout un rôliste, c'est à dire amateur de jeux de rôles. Dans ces jeux, qui peuvent durer plusieurs jours, les participant incarnent un ou des personnages qu'ils font évoluer, là aussi, dans des mondes imaginaires. Ces personnages sont caractérisés par des aptitudes, des points de vie et de force et des équipements. Au cours de leurs aventures ils vont devoir faire évoluer, si possible positivement, leurs caractéristiques tout en remplissant des missions.
John Lang a donc bien tout lu Tolkien, a beaucoup joué aux jeux de rôle, a sans doute lu et joué aux “livres dont vous êtes le héros”, a probablement apprécié l'univers BD de Troy scénarisé par C. Arleston et possède enfin un fort sens de l'humour. Et c'est en mixant ces influences qu'il a créé l'univers du Donjon de Naheulbeuk.
A l'origine il s'agit d'une saga audio sur internet. Puis avec la complicité de Marion Poinsot la saga a été déclinée en BD, dont 12 tomes sont déjà parus et le 13ème en cours de réalisation. Et en 2008 John Lang décide d'adapter sa saga en roman, format dans lequel il peut passer plus de temps à décrire personnages et situations. La saga est aussi mise en musique avec le groupe animé par John Lang, le Naheulband, et a donné lieu à des produits dérivés : figurines, cartes, jeux de société, T-shirt. On peut bien sûr trouver, notamment les fans le la première heure, que toutes ces déclinaisons sont du pur marketing. Mais ces différents supports (audio, BD, livres) sont aussi le moyen d'attirer un public plus varié.
La couette de l'oubli est donc le premier opus paru en livre et publié en 2008. Mais il correspond à la saison 3 de la saga audio. Même si ce n'est pas obligatoire, pour ceux qui voudraient commencer au tout début vient de paraître A l'aventure, compagnons qui reprend les saisons 1 et 2.
La couette de l'oubli, et plus généralement la saga du Donjon de Naheulbeuk, narre les (més)aventures d'une troupe d'aventuriers débutants constitués d'un ranger, d'un barbare, d'un ogre, d'un nain, d'une magicienne et d'une elfe. On les retrouve au début du livre de retour de leur quête au Donjon de Naheulbeuk où ils ont réussi à récupérer une statuette, sur demande d'un sorcier, qui grace à elle va pouvoir plonger le monde dans “la grande couette de l'oubli éternel”. Mais nos aventuriers, qui n'avaient pas compris à quel noir dessein ils œuvraient, se retrouvent à devoir essayer de corriger leur erreur tout en échappant à tout ceux, nombreux, qui cherchent à les éliminer.
On suit donc cette compagnie de bras cassés, qui réussit à s'en sortir non grâce à leurs talents (ils ne sont que “niveau 2”) mais grâce à la chance, aux malentendus et l'aide de “tonton Tutul”.
Le texte alterne le récit de leurs aventures avec leurs pensées (“bulletin cérébral”) et reprend les codes de la fantasy mais en y ajoutant l'humour (souvent absent de la fantasy classique), des références aux jeux de rôles (les niveaux, les compétences, les armes,...), des anachronismes volontaires, des jeux de mots, ...
Si vous voulez découvrir cet univers en expansion permanente allez faire un tour sur le site Pen Of Chaos où vous retrouverez les fichiers audios, téléchargeables gratuitement, et pleins d'informations et de liens.
Voici un roman graphique, parfait équilibre entre les illustrations et le texte entremêlés, d'une lecture agréable et facile tout en proposant une narration complète.
Posy Simmonds est une auteure anglaise qui avait précédemment écrit dans le même format une transposition de Mme Bovary de Flaubert sous le titre Emma Bovery.
Tamara Drewe est l'histoire d'une “retraite” d'écrivains, tenue par un couple où lui est écrivain auteur de romans policier et elle toute dévouée à son service et au service des auteurs qui viennent y habiter pour se ressourcer et travailler au calme. L'équilibre déjà précaire de ce couple et la tranquillité des lieux vont alors être troublés par l'arrivée de Tamara, jeune trentenaire Londonienne, au nez fraichement refait, aux jambes interminables et à la plastique parfaite, qui revient habiter ce hameau anglais où il ne se passe jamais rien, dans la maison familiale de sa mère. Et là pour le coup il va s'en passer des choses : jalousie, fantasmes, coucheries, espionnage, effraction et jusqu'aux décès de 2 protagonistes.
P Simmonds met en scène, dans un décor de campagne anglaise très bien rendu, une galerie de personnages attachants mais tous plein de défauts, capable de mensonges et de mesquineries selon les situations. Elle raconte aussi les affres et les arcanes de la création littéraire, et met à mal le paraître des uns et le voyeurisme des autres.
La présentation du livre est idéale : le texte est mêlé au dessin, de grands paragraphes écrits permettant des descriptions précises ou des pensées internes, alternent avec des dessins simples et réalistes accompagnés de bulles. le dessin est d'ailleurs très riche et plein de petits détails ou d'allusions qu'on ne remarque pas forcément à la première lecture. Un exemple parfait, à mon sens est la couverture : si la première chose qu'on voit est le visage de Tamara, et en second le fond de campagne et de champs avec des moutons, en troisième niveau on voit un mouton en train de couvrir une brebis.